Les rues de Kawai-city [PV Eiko Yoshimoto]

Ce soir-là, il était aux environs de 20h30, et la jeune gothique, Tsubaki, se promenait dans les rues de Kawai-city, éclairée par la lumière tamisée des réverbères. Il faisait nuit ; le champ de vue de la jeune fille était réduit. Sa tenue ne sortait pas de l'ordinaire : un tee-shirt orné d'une énorme tête de mort, en-dessous d'un gilet noir à capuche bien chaud, un pantalon de la même couleur, des rangers noires, et quelques accessoires usuels tels qu'un collier à pics et des bracelets à clous. La lycéenne marchait tranquillement, sans se soucier de ce qui l'entourait. Elle attrapa son sac en bandoulière, puis fouilla quelques minutes dedans avant de trouver son paquet de cigarettes. Elle sortit aussi son briquet et alluma sa clope tout en continuant son chemin. De temps à autres, elle regardait sa montre ou se passait la main dans ses cheveux en bataille. Les rues étaient désertes ; seules quelques voitures circulaient par moments. Tsubaki accéléra un peu le pas.

*J'espère que je ne vais pas faire de mauvaises rencontres ... A mon avis, il n'y a pas que des anges, ici.*

L'astre lunaire pointait doucement le bout de son nez, offrant une meilleure luminosité. Soudain, la jeune fille ralentit. Elle avait cru entendre un bruit. Elle se trouvait sur la grande rue, mais le bruit semblait venir d'une des ruelles perpendiculaires. Elle avança encore un peu et se plaqua contre le mur. Son coeur battait très fort et surtout très vite, mais elle ne voulait pas admettre qu'elle était angoissée. Tsubaki attendit que le bruit se fasse réentendre, tout en restant cachée.

Ce soir-là, tout comme les soirs précédents, Eiko peinait à s’endormir. Allongée sur son lit, elle cherchait le sommeil. Doit-on préciser qu’elle était allongée SUR sa couette et encore entièrement habillée. Eiko pouvait parfois être bizarre. Le fait était que, rentrant du lycée Todai à 17h, la jeune fille avait eu envie de faire un somme, car elle était fatiguée. Cependant, une fois allongée, elle n’avait pas réussi à s’endormir. Et voilà à présent trois heures qu’elle tentait de rejoindre les bras de Morphée, n’ayant pas trouvé le courage de se lever pour se changer. Fatiguée de ne rien faire depuis trois heures et désireuse de prendre l’air, Miss Yoshimoto se leva d’un bond d’un seul, pressée de partir. Au préalable elle changea de tenue, ayant envie d’avoir un peu moins chaud. Elle enfila un vitesse un pantacourt en jean clair et une chemise blanche à manche trois-quarts. Désormais prête, elle sortit de son appart, son pendentif en forme d’éclair scintillant sous la lumière faiblarde du couloir.

C’était très bien de sortir… Mais encore fallait-il savoir où aller. Cette question ne semblait pas préoccuper Eiko, qui déambulait au hasard des rues, ses cheveux blonds, bouclés et longs lui attirant parfois des sifflements de certains passants. Dans sa poche gauche, ses clés. Dans sa poche droite, son portable. Dans sa poche arrière… Eh mince ! Elle l’avait oublié. Son paquet de Seven Stars. Soucieuse, Eiko se demanda si elle ne l’avait pas oublié au bahut pendant la pause clope, où elle l’aurait laissé sur un muret. Elle n’était pas inquiète pour son paquet, mais plutôt pour son briquet en argent qui se trouvait dedans… Il était peut-être resté dans son jean… Qu’il y soit ou pas, la conclusion était la même ; elle se trouvait sans clopes. Non pas qu’elle soit accro à ce point là, mais la petite dose de tabac enroulée de papier l’aurait bien aidée à supporter les personnes désagréables qu’elle croisait.

La jeune demoiselle blonde marchait depuis un moment déjà, sans montrer de signes de fatigue. Les semelles de ses baskets Converses produisaient un léger bruit sur le sol tandis qu’elle marchait. Alors qu’elle tournait le coin d’une rue, Eiko remarqua quelque chose sur sa droite, quelque chose tapi dans l’ombre. Habituée comme elle l’était des sorties tard le soir – il lui arrivait souvent d’en faire avec Nami – Eiko recula de quelques pas, prudente, et s’exclama :

« Qui est là ? »

Soudain, un rayon de lune se faufila dans la ruelle où elle et l’inconnu se trouvaient. Il éclaira alors le visage de la personne. Il s’agissait d’une jeune fille aux yeux verts acidulés et cheveux d’ébène, qui la regardait avec un air de bête traquée. Réprimant un sourire et se disant qu’elle-même ne devait pas être différente de cet air-là, Eiko poussa un léger soupir de soulagement. Puis, s’approchant de la jeune inconnue, elle ébaucha un sourire – chose qui, il y avait quelques mois, lui aurait été impossible – et dit :

« Désolée si je t’ai fait peur. Si ça peut te rassurer, je ne compte pas découper ton corps en morceaux… elle la regarda un instant et ajouta en riant : ce qui serait dommage, d’ailleurs. Est-ce que tu aurais une cigarette, s’il te plaît ? »

Tsubaki entendit soudain une voix angélique dire : Qui est là ? Elle sursauta, son coeur ne fit qu'un bond dans sa poitrine. En se rapprochant de la jeune fille qui avait parlé, elle fut soulagée de voir que ce n'était pas un psycopathe assoiffé de sang. Elle avait des cheveux bouclés d'un blond magnifique, et son visage était tout aussi mignon. Tsubaki regarda la jeune fille d'un air appeuré puis détendu :

- "Désolée si je t’ai fait peur. Si ça peut te rassurer, je ne compte pas découper ton corps en morceaux… elle la regarda un instant et ajouta en riant : ce qui serait dommage, d’ailleurs. Est-ce que tu aurais une cigarette, s’il te plaît ?"

A ces mots, la lycéenne se mit à rire. Cette inconnue avait l'air très sympathique.

- "Bien sûr ^^ Tiens, voilà du feu. Ca pourrait être utile, dit-elle en riant. Au fait, je me présente : Tsubaki Ootori, élève au lycée Kyo."

Tsubaki lui fit un énorme sourire avant de s'allumer elle aussi une cigarette.

Pendant qu'elle lui parlait, Eiko remarqua que l'air apeurée de la jeune inconnue se changeait peu à peu en un air détendu. Elle semblait à présent à l'aise, ce qui fit plaisir à Eiko qui ne souhaitait pas effrayer qui que ce soit. Au contraire, elle voulait se faire des connaissances et des amis. Elle sourit à la demoiselle pendant que celle-ci parlait. En même temps que celle-ci lui donnait une cigarette, Eiko apprit qu'elle s'appelait Tsubaki Ootori, et qu'elle était au lycée Kyo. Miss Yoshimoto fut ravie de voir qu'elle lui souriait, cette fille était mignonne et semblait sympathique autant que charmante. Ayant allumé sa cigarette puis tiré dessus, elle répondit à Tsubaki :

« Enchanté Tsubaki-chan. Je suis Eiko Yoshimoto, et je viens d'entrer au lycée Todai. »

Tout en regardant la jeune fille, elle guetta la réaction habituelle des personnes lorsqu'elle leur disait qu'elle était à Todai. En général, cela produisait un déclic Todai = gosse de riches. A son grand dam, Eiko ne pouvait se revendiquer différente mais portait une importance très limitée à l'argent. Après quelques instants d'un silence détendu, Eiko demanda à la jeune fille :

« Qu'est-ce que tu fais dans les rues si tard ? Tu aurais pu tomber sur un maniacque ou sur un dragueur insistant... Heureusement que c'est moi que tu as rencontré. Quoique, je pourrais être dangereuse, sait-on jamais... »

Eiko rit légèrement après ses paroles, se sentant tranquille et ravie d'être en si agréable compagnie, ce soir où elle n'avait pas trouvé le sommeil. « Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous », se dit-elle en souriant de son obsession à toujours vouloir trouver un dicton pour chaque situation.

La jeune fille souriait tout en allumant sa cigarette. Après avoir tiré une latte, elle dit :

- "Enchanté Tsubaki-chan. Je suis Eiko Yoshimoto, et je viens d'entrer au lycée Todai."

- "Enchantée de même Eiko-sama. Lycée Todai ... tu dois être très intelligente ^w^"

Tsubaki fit un grand sourire à Eiko. Une atmosphère détendue règnait entre les deux lycéennes. Cette Eiko avait l'air très sympathique et était particulièrement mignonne.

- "Qu'est-ce que tu fais dans les rues si tard ? Tu aurais pu tomber sur un maniacque ou sur un dragueur insistant... Heureusement que c'est moi que tu as rencontré. Quoique, je pourrais être dangereuse, sait-on jamais..."

- "Eh bien ... je ne sais pas exactement ^^ je voulais sûrement faire une rencontre, ce qui est d'ailleurs le cas ... C'est vrai, sur ce coup-là j'ai eu de la chance. Je suis ravie de t'avoir rencontrée ma chère Eiko."

Elles rièrent après ce petit dialogue. Eiko avait un sourire ravageur ajouté à sa beauté.

*A mon avis, les mecs (ou les filles) ne doivent pas rester indifférents ...*

- "Dis-moi, tu fais quelque chose de spécial tout de suite ? Sinon je t'inviterais bien au Salon de thé ou au Rotenburo ou je ne sais où ^^"

Elle accompagna cette phrase d'un sourire étincelant.

Une rencontre... Il y en avait eu une, en effet. Ce qui n'était pas pour déplaire à Eiko, qui était ravie de ne pas se trouver seule à déambuler dans les rues. Non pas que ce soit dans ses habitudes, au contraire. Comme quoi, le fait qu'elle ait croisé Tsubaki était un signe du destin. Enfin, c'est ce qu'arait pensé n'importe qui, mais pas Eiko. Elle ne croyait pas aux coincidences (^^). Tsubaki non plus, apparemment, puisqu'elle dit à la jeune demoiselle blonde que si elle était dehors à cette heure, c'était sans doute pour rencontrer quelqu'un. Elle dit à Eiko qu'elle était ravie de l'avoir rencontré. Miss Yoshimoto :

« Mais moi aussi, Tsubaki-chan ! »

Après ces paroles, les deux jeune filles rièrent un peu. Eiko en profita pour regarder avec discrétion le visage de son interlocutrice. Ses yeux vert émeraude étincelaient pendant qu'elle riait et ses cheveux noirs lui barraient parfois la vue. Sans trop réfléchir, après que Tsubaki ait parlé et avant qu'elle ne lui réponde, Eiko repoussa une des mèches noir ébène qui se trouvait sur le chemin du regard qu'échangeait les deux demoiselles. Toujours souriante, Eiko tira une nouvelle fois sur sa cigarette. Ce n'était une Seven Stars, c'était vrai, m'enfin, cela restait du tabac. Le sourire étincelant de Tsubaki éloigna Eiko de ses réflexions sur les cigarettes et la ramena à la réalité. Se souvenant de ce que la jeune fille venait de dire, Eiko sourit encore plus largement, étirant ses fines lèvres rosées. Puis elle répondit :

« Je n'ai rien de prévu ! J'accepte donc volontiers ton invitation, mais je tiens à participer... »

Alors qu'elle disait cela, Eiko plongea la main dans la poche arrière de son pantacourt en jean. Mais rien ne s'y trouvait. Voilà ce que c'était de sortir sans sa veste, se dit Eiko. Avec un léger rire,un peu jaune, elle dit :

« Tu vois... Si je suis à Todaï, ce n'est pas parce que je suis intelligente -même si je ne me considère pas comme étant très très bête- mis parce que mes parents sont fortunés. Et avec ça, je ne suis même pas capable d'avoir mon portefeuille sur moi. Il faudra qu'on se revoie pour que je te rende la pareille. Alors, on va où ? »

Eiko rit, tira une dernière fois sur sa cigarette avant de la jeter et de l'écraser. Eiko écarta une mèche de cheveux blonds qui lui barrait la vue et la mit derrière son oreille. Miss Yoshimoto regarda Tsubaki, attendant qu'elle lui dise qu'elles quittaient cette rue sombre et à vrai dire, ps très rassurante.

Eiko était aussi satisfaite d'avoir rencontré Tsubaki. Les deux jeunes filles rièrent un peu. Tsubaki sentit le regard de la lycéenne se poser sur elle : elle devait l'observer, la détailler. Ses yeux bleus étaient si profonds qu'on aurait pu plonger dedans comme dans l'eau de la mer. Eiko prit une des mèches de Tsubaki et la dégagea de son visage. En effet, la gothique avait souvent la vue gâchée par ces mèches rebelles. La lycéenne tirait sur sa cigarette, régulièrement. Elle fit un énorme sourire à Tsubaki avant de lui dire :

- "Je n'ai rien de prévu ! J'accepte donc volontiers ton invitation, mais je tiens à participer..."

Tsubaki était contente ; réaction plutôt normale étant donné de la réponse positive d'Eiko. Celle-ci fouillait déjà dans ses poches, sûrement pour trouver de l'argent, en vain. Ayant un petit rire gêné, elle ajouta :

- "Tu vois... Si je suis à Todaï, ce n'est pas parce que je suis intelligente -même si je ne me considère pas comme étant très très bête- mis parce que mes parents sont fortunés. Et avec ça, je ne suis même pas capable d'avoir mon portefeuille sur moi. Il faudra qu'on se revoie pour que je te rende la pareille. Alors, on va où ?"

- "Ne t'inquiète pas, c'est moi qui invite. Que dirais-tu d'aller au Salon de thé ? Je trouve que c'est un endroit assez sympa pour mieux faire connaissance."

Eiko se recoiffa et écrasa sa cigarette définitivement terminée. Tsubaki tendit un bras à la jeune fille, signifiant qu'il fallait qu'elle s'y accroche pour que la gothique puisse la guider jusqu'au Salon, qui n'était d'ailleurs pas très loin. La lycéenne de Todaï s'aggrippa donc au bras de la lycéenne de Kyo, et elles marchèrent jusqu'au lieu qu'elles s'étaient dit.

[La suite au Salon de thé (si tu le veux bien, bien sûr )]

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