Cette île a un goût de défi. [Libre]

~°|Arrivée sur l'île de Kawai|X|Premier post|°~

Le pont ferroviaire qui reliait l'île à Kyushu était interminable. Pour une communauté aussi ridicule, il aurait surement été plus économique d'établir une liaison navale. Mais soit, les autorités devaient avoir eu une raison pour dépenser des milliards de yens dans un projet aussi fastueux ; et inutile. On était en période de crise, le Japon était endetté à hauteur de plus de 200% de son PIB depuis 1992, et personne ne semblait troublé. Mais bon, personne ne devait s'imaginer qu'un garçon comme lui devait penser à ça. Et des garçons dans son genre, il devait y en avoir un paquet.

Kano était collé contre la vitre du train, observant les lignes de soutenance et les arches se succéder au-dessus de l'océan encore sombre à cette heure de la matinée, et il attendait. Il avait été bougé de sa place à la gare de correspondance, parce qu'une bourgeoise avait prétexté une inconvenance passagère - ses règles, quoi. En fait, lui savait très bien qu'elle ne supportait pas l'idée de passer un heure à côté d'un jeune con en jeans, marcel et casquette, et qui se rendait sur cette île avec un simple sac à dos marron plein de fringues ; un délinquant, un vandale, un gibier de potence qui aurait passé son voyage à rêver de la voler, et de la violer, avant de la planter et de fuir sans jamais devoir être inquiété.
Non mais puis quoi, encore ?

Il était temps que le voyage s'arrête. L'île apparaissait enfin à ses yeux, et l'arrivée sur les terres ne fut pas longue. L'île n'était pas grande, et ses aménagements limités. Quoi qu'il en soit, tout ici semblait vouloir respirer l'harmonie et la bienséance. Quoi qu'il en soit, Kano n'était pas dupe : il avait très bien lu et entendu ce qu'on en disait, et vu ce qui pouvait se dérouler ici. L'endroit sentait plus la perversion et l'inégalité qu'autre chose ; et, paradoxalement, le plus grand mal n'était pas à chercher dans le lycée auquel on s'attendait forcément.
La voiture freina, et, enfin, s'arrêta. Les gens se levèrent, et Kano se redressa pour attraper son sac et le tirer à lui. Il passa quelques minutes à vérifier une dernière fois qu'il avait tout sur lui : papiers, argent, etc. Tout semblait bon. Il avait de quoi se payer un sandwich et avait une bouteille d'eau. Pas de taxi pour lui, car c'était bien trop coûteux : il filerait au lycée à pieds.

En voulant quitter sa place, il fut bousculé d'un coup d'épaule par une espèce de cake à lunettes de soleil, qui lui beugla de faire attention où il allait. Kano se tut, et la laissa passer et sortir, avant d'observer avec un sourire en coin la montre qu'il avait pris au poignet de ce connard. Maintenant, il avait une montre, et ce n'était pas l'idée de l'avoir volé à ce crétin fini qui allait l'empêcher de dormir.
Il quitta la voiture après avoir planqué la montre dans son futal - sait-on jamais -, et observa un instant les alentours. Il inspira à fond, respira l'odeur marine et sentit quelques gouttes d'embruns lui toucher le visage et la main ; ce qu'il prit d'abord pour une pluie soudaine et imprévisible avant de comprendre. Avec une moue neutre, il redressa le sac sur son épaule et prit la direction du lycée ; espérant qu'aucun blaireau ne viendrait lui ruiner davantage sa journée.

Fai venait de sortir d'une séance photo dans les Studios en ville. Il avait gardé les habits de la séance vu que les siens étaient sales. Peu avant la séance, il était tombé dans la boue au parc et à cause de la pluie et il était tout trempé. Il avait prit une douche dans l'appartement de son grand frère avant de commencer. Il adorait la pluie donc il était sorti du boulot en vitesse, avec le parapluie que son frère lui avait insisté de prendre et qu'il n'avais prit seulement que pour qu'il se taise.Il était sorti en t-shirt large blanc avec un bon récoltée qui cachait grand part de ses fines formes sauf ses fesses, bien sur, et qui dévoilaient légèrement le haut de son torse et son cou fin, portant toujours son raz-de-cou noir avec sa clochette vermeille en cristal, même si elle n'émettait nul son quand il marchait.

Il avait des petites fesses rondinettes et provocantes vu qu'il portait un slim en jean clair, portant toujours sa bandoulière noire avec un motif de tête de mort blanc et une chainette qui pendouillait avec son prénom... Même avec des habits masculins, il ressemblait toujours à une petite collégienne très mignonne. Il s'était promené pendant un bon bout de temps sous la pluie, toujours élégant et mais peu discret dû à sa célébrité, les gens le fixaient. Personne ne pouvait le confondre vu qu'il était unique: Ses longs cheveux blancs qui cascadaient gracieusement sur son dos, ses beaux yeux vairons presque transparents, ses gestes agiles, innocents et souples, son code de barres et ses nombreuses boucles d'oreille faisaient de lui une personne vraiment unique et un peu étrange. On ne pouvait pas le rater dans la rue ou n'importe où.

On pouvait voir des énormes affiches avec ses spots publicitaires dans les grands immeubles, ou les annonces de son future concert dans la chaine TV nationale du Japon et encore, les fans qui, en le voyant passer devant eux l'approchaient discrètement pour lui parler. Il restait courtois et aimable. Il parlait aux enfants et aux filles, se laissait prendre en photo par quelques gars, etc. Même si parfois, il préférerait être une personne normale, il restait un petit mannequin tout mignon... Bien qu'il essayait d'être discret, il n'y arrivait pas... Tout le monde le prenait pour une fille, le traitaient comme tel et même si les habitués savaient que c'était un garçon, ils continuent à s'adresser à lui au féminin tellement ils étaient troublés par son physique.

Notre petite poupée en porcelaine marchait dans la rue, près de la gare quand il avait fait tomber son portable dans une flaque d'eau. Il n'avait pas vu qu'un jeune homme aux allures un peu étranges, avec un sac marron sur l'épaule et pas très content venait dans sa direction. Quand Fai avait reprit son portable, il se redressa et lui rentra dedans. Restant fixé sur place, très près de lui, il leva tout de suite la tête, surpris. Il le regarda avec des petits yeux doux et recula d'un pas en s'inclinant pour s'excuser poliment.

_ V...Veuillez m'excuser! - disait-il avec sa petite voix qui ne faisait que prêter encore plus à confusion. Il avait une petite voix douce, aiguë pour un garçon, une voix de fille, nettement apaisante. Il était gêné. Il rangea son portable tout mouillé dans sa bandoulière. Il avait les cheveux trempés à cause de la pluie, mais avait l'air insouciant et enfantin. Ses habits aussi étaient trempés et lui collaient à la peau. Il dégageait un léger et agréable parfum de lys blancs, qui pouvait se sentir vu qu'il était très près... Il se redressa à nouveau, dégageant son visage aux traits très fins, doux et aux rondeurs enfantines en passant doucement sa main sur ses cheveux...

» Cette fois j'y peux rien ><"...
» Defoulement (libre)