Désistement calculé [suite] (privé)

Et Natsu se laissa trainer. En partant du petit quartier Nagami, à l'ouest de Kawai City, Akira l'emmena jusqu'en centre ville, l'obligeant même à lui payer son ticket de métro.

*Ce mec est vraiment gonflé...* se dit Natsu, en suivant l'incorrigible japonais au moment où ils entraient dans l'immense centre commercial.

Et pour être immense, il l'était. Très lumineux, les boutiques formaient un incroyable cercle, qui entourait un nombre colossal de petits commerces hasardeux, en dessous d'un incroyable dôme de verre. Il s'étendait sur trois étages, où l'on pouvait, debout au rez-de-chaussé, suivre le parcours de chaque client qui s'amuserait à faire le tour de chaque paliers. C'était comme une superbe auréole de magasins divers et variés, aussi inconnus à Natsu qu'Akira en devinait les moindres recoins.

Ce dernier, qui n'était jusque là pas décidé à parlé de ce qui s'était passé, entraina Natsu derrière lui, en attrapant du bout des doigts un pan de sa veste. Manquant de trébucher, le blond refoula une singulière envie de protester, se disant qu'il valait mieux accorder à Akira l'occasion de se détendre, pour être sûr d'obtenir ensuite de lui une conversation un tant soit peu normale.

Ils pénétrèrent dans une boutique de vêtements, situées au deuxième étage. Il y avait énormément de monde, malgré le style vestimentaire étonnant que les mannequins proposaient. Tout semblait avoir été créés pour plaire à Akira. C'était un nuage de couleurs, sombres ou flashies, de motifs extravagants - tels que des imitations de peau de léopard, ou des personnages terrifiants dessinés façon manga sur un fond qui se voulait "mignon". Tout semblait contradictoire, conçu pour choquer, surprendre, éblouir. Natsu n'était pas dans son élément. Le shopping, c'était loin d'être son truc, à la base ; mais alors pour lui qui recherchait toujours la simplicité et qui se conformait dans un ensemble de couleurs classiques et banales, tout ça n'avait aucun sens.

Oh, certes, c'était joli. Excessivement joli. Il y avait de l'originalité, les créations semblaient avoir été conçues avec passions, et même les clients (tout aussi extravaguant qu'Akira) se délectaient d'autant de vêtements si délicieux.

Natsu porta son attention sur une fille semblant "déguisée" en femme de chambre, qui venait de rejeter un t-shirt pourtant très joli, un air de dégoût au lèvres. Surpris par tant de répugnance devant un simple morceau de tissus (déchiré, en plus...), il s'approcha d'une galerie de vêtements, et jeta un coup d'oeil à l'étiquète d'un jean pris au hasard.

- Bon... Bon sang ! Mais c'est super cher, ici ! s'étrangla-t-il alors, en lâchant le bout de papier, comme s'il l'avait brûlé.

Paniqué, horrifié même, il chercha Akira des yeux, histoire de vérifier s'il était un tant soit peu conscient de ce qu'il faisait. De toute évidence, l'argent semblait couler à flot dans sa tête, puisqu'il empilait sans arrêt chaque vêtement qui lui passait sous la main (ou presque) sur son avant bras. Au moment où le blond allait scander, en plein milieu de la boutique, qu'Akira allait se ruiner s'il restait ici, ce dernier lui fit signe de le rejoindre, le visage impassible. Surpris, Natsu consentit à le suivre, et manqua l'arrêt cardiaque lorsque le brun le tira à l'intérieur de la cabine d'essayage, après avoir vérifié si personne ne les regardait.

Face à face, Natsu s'attendait (ou espérait, allez savoir) à ce qu'Akira lui octroie quelques gestes déplacés, qui auraient très facilement pu précéder la conversation qu'ils devaient avoir. Cependant Akira se contenta d'ôter son t-shirt et d'en enfiler un autre, en lui ordonnant de commenter précisément ce qu'il pensait de cette tenue. En regardant le brun tournoyer devant lui, posant des questions exigeant des détails artistiques que Natsu était incapable de lui fournir, ce dernier songea, dans un accès de désespoir :

*Ce type est complètement cinglé... Mais qu'est-ce qui me prend de rester ici...?*

Bon, décidément, Natsu ne lui était d'aucune aide. En effet, Akira avait besoin de s'(acheter des nouveaux vêtements, mais il lui était difficile de se décider. Il avait besoin de détail, mais visiblement, le blond ne semblait pas savoir quoi dire d'autre que des "c'est joli".

Akira soupira, enfilant un t-shirt d'un rouge criard, parsemé de trou donnant sur du tissu à damier blanc et noir. Une bande de fourrure noire décorant le haut de son épaule ainsi que le bas du t-shirt à manche semi-longues. Il s'observa sous tout les angles. Vraiment pas mal ce t-shirt, il allait peut-être prendre celui-ci. Et puis, il ne pouvait pas se baser sur l'avis de Natsu qui trouvait tout "joli". Enfin, ça ne lui coûtait rien d'essayer. Le haut encore sur le dos, il se tourna vers son colocataire et questionna :

- Il me va bien ?

L'occidental acquiesça vaguement, lui accordant un regard signifiant que en gros, il ne voyait pas franchement la différence avec les autres. Bon, vraiment il ne fallait pas compter sur lui pour un avis concret... En même temps, Akira étais nerveux, et là, la seule chose qui aurait eut le pouvoir de le calmer était des vêtements. D'où cette excursion.

Il soupira, s'observant encore, puis tourna les yeux celui qui était plongé dans ses pensées. Il esquissa un geste vers sa joue, mais il se ravisa soudain. Au comble de la honte, il reporta son attention vers un autre t-shirt. Il battit des paupières. Par la suite il se tourna brusquement vers son "ami", observant successivement celui-ci et le vêtement.

- Natsu j'ai une idée ! (celui-ci sursauta au passage en entendant son nom)Déshabilles-toi !

Suite à sa phrase, le concerné s'étouffa avec sa salive, toussotant bruyamment, obligeant l'asiatique à taper dans son dos. Bah oui, il fallait bien, il n'avait pas spécialement envi qu'un des vendeur de la boutique le découvre dans une cabine avec un petit blond. Pas que cela les aurait choqué, puisqu'une bonne partie de leur clientèle était bisexuel, mais Akira n'était pas encore assez calmé et ne se sentait pas la force de s'afficher avec Natsu.

Devant les yeux de ce dernier, qui s'était écarquillée quand le brun avait eu sa révélation, le japonais n'eut pas d'autre choix que de s'expliquer :

- Je t'ai demandé de retirer ça parce que je voudrais que tu essaye ce t-shirt.

L'européen sembla baragouiner quelque chose signifiant en très gros qu'il n'avait pas besoin de nouveaux vêtements, mais Akira ne voyait pas cela de cet œil. Natsu était vraiment banal, son jean noir manquait sérieusement de trous et d'une coupe plus originale, son t-shirt manquait de particularités, et il ne parlait même pas de ses baskets d'une simplicité hors norme.

Akira estimait que, quitte à s'afficher avec un mec, il voulait que celui-ci soit bien habillé. Et il était loin de trouver quelque chose de bien (qui était égal à "hors du commun" chez lui) dans le style vestimentaire de l'occidental. Ce fut donc pour cette raison qu'il se passa des remarques de son "ami", lui ôtant son t-shirt de force.

Le bout de tissu tomba au sol alors que le blond s'empourprait violemment. Une écrevisse aurait été exclue d'office dans une compétition face à lui. Malgré lui, la main du japonais se posa à côté de son colocataire.

- Tu ne veux pas l'essayer ? S'il te vas bien je te le paye pour te remercier du métro. En fait je veux bien te payer tout se qui te plaira ici... Tu as juste à me dire ce qui te plaît...

Là, les yeux de Natsu avaient prit la taille de deux balles de golf, le beau brun ayant le visage dangereusement trop proche du sien, ses lèvres s'inclinant rapidement vers le creux de la nuque du blond.

En sentant le souffle chaud d'Akira glisser contre sa nuque, Natsu fut comme secoué d'un étonnant courant électrique (qui en fait résultait d'un simple élan de panique), et se projeta de lui-même contre le miroir glacé pour échapper aux lèvres affreusement tentantes de son "ami". En étouffant à la fois une exclamation de douleur, dû à la vitre extrêmement froide contre son dos désormais nu, et un bégaiement incompréhensible qui auraient essayé d'expliquer son geste à Akira, il préféra finalement baisser les yeux sur le t-shirt que le japonais tenait encore entre ses doigts. D'un geste brusque, il s'en empara, et gronda, pas certain de se comprendre lui-même :

- Ok, je vais l'essayer ton truc... Mais je veux rien acheter, j'en ai pas besoin.

Akira murmura quelques mots que Natsu ne préféra pas comprendre, et il enfila le t-shirt sous les yeux attentifs de l'expert en la matière. Se sentant furieusement rougir, Natsu détourna la tête, et acheva de tirer le vêtement - un brin serré - jusqu'à ses hanches. Là-dessus, il observa son reflet. Celui-ci lui renvoyait l'image d'un petit blond à l'air ennuyé, compressé dans une espèce de morceau de tissus bleu foncé, troué par endroit, et inutilement épinglé d'à peu près partout. Il descendait jusqu'au milieu de ses poignet, en s'achevant sur de la fourrure noire qui lui gâtait la peau. Le col était en V et descendait jusqu'à sa poitrine, les fils de coutures rouges sang s'entremêlant dans de longues formes incompréhensible, serpentant sur son torse et ses bras sans grande logique. En s'observant, le visage impassible, penché de côté, Natsu ne remarqua presque pas le rire incontrôlable qui montait en crescendo à sa gauche. Scié devant son propre reflet, il lança sans émotion aucune :

- Dis... tu es sûr que c'est un truc pour gars ? J'ai l'impression que je vais aller me prostituer. J'ai l'air ridicule.

Et ce n'était pas faux. Tellement, qu'Akira ne pu se retenir plus longtemps, et éclata de rire, faisant presque sursauter le blondinet blasé. Le brun plié en deux à ses pieds, Natsu compris vaguement qu'Akira était de son avis, quant au fait que cette tenu ne lui allait absolument pas. Il se sentait... gay. Affreusement gay. Pas qu'il ai quelque chose contre eux ; mais se voir, si étrangement vêtus, le déroutait furieusement. A croire que l'on avait vraiment besoin de la mentalité adaptée pour porter ce genre de chose. Car même si Akira était plus grand et plus fin que lui, le corps de Natsu n'en restait pas moins assez mince, et il pouvait toujours rentrer dans toutes les tailles d'homme. C'était, en fait, la première fois qu'il se sentait serrer dans un vêtement. C'était humiliant. Akira venait de l'humilier, simplement en lui faisant essayer un t-shirt.

*Je vais vraiment finir par le tuer...*

Agacé, il retira rapidement le vêtement et le jeta au sol, devant le visage d'Akira, toujours accroupi face à lui. Lorsqu'il se baissa pour récupérer son propre t-shirt, le brun lui attrapa soudainement le bras et le tira en avant avec force. Les genoux de Natsu claquèrent contre le sol, et il dut se mordre la joue pour ne pas pousser, à nouveau, un juron de douleur.

C'est alors que, sans qu'il s'y attende, Akira lui vola un brève baiser. Il ne chercha même pas à l'approfondir, ni même à ce qu'il soit passionné. C'était un simple baiser voler, comme s'il venait récupérer, en vitesse, quelque chose sur les lèvres de Natsu. Comme s'il croyait que l'occidental ne l'avait pas vu faire. Abasourdit, ce dernier dévisagea son colocataire avec de grands yeux ronds, tels deux petites balles de golf d'un vert étincelant.

Akira ricana derechef, et détourna le visage pour tendre la main vers un nouveau bout de tissus hors de prix. Sans même prononcer un mot, il le leva au niveau de son visage, et son sourire éblouissant et taquin en dit plus long que n'importe quel explication.

- Tu as bien vu que ça ne me va pas, tes trucs ! Lâche moi un peu, et dépêche de finir, qu'on puisse sortir d'ici. râla aussitôt Natsu en se reculant.

Mais le destin voulu que, en essayant de se relever, le nombre incommensurable de vêtement étalés au sol ait raison de lui. Il s'emmêla les pattes rapidement, et, se sentant partir en arrière, il tenta de se rattraper à la première chose qui lui passait sous la main. En l'occurrence, l'épaule d'Akira. Emporté dans sa chute, le brun poussa un grognement en se cognant la tête contre le mur, jusqu'à rougir de honte en se rendant compte de la position étrange qu'il affichait avec Natsu. Leurs visages à quelques centimètres l'un de l'autre, leur jambes s'entremêlaient avec sensualité, et les deux bras d'Akira étaient placés de telle sorte que ses mains venaient s'enfoncer dans les cheveux dorés de Natsu, tandis que les doigts de ce dernier glissaient involontairement le long des flancs du brun.

*Je suis vraiment maudit...*

Akira sentit son corps se raidir face à cette positon pour le moins gênante. Coincé entre le mur et Natsu, il avait l'impression de commettre un délit. Comme s'il avait fait une faute impardonnable et qu'il n'avait pas d'autre chois que d'être devant le fait accompli pour se faire pardonner. En fait, quand il se retrouvait dans ces moments là, il avait vraiment l'impression d'être une fille. A cause des hormones qui le travaillait. Ceux-ci se faisant trop ressentir à son gout.

Sa main s'aventura un peu plus dans les cheveux de l'occidental.L'autre glissant impitoyablement dans son dos, parcourant sa colonne vertébrale découverte. Akira avait la main suffisamment proche de la peau du blond pour sentir avec précision le torrent de frisson qui le parcourait. En effet, le japonais fonctionnait ainsi. Il agissait par pulsions, sans trop songer aux conséquences. En fait, il avait plutôt tendance à agir avant de réfléchir. Ce fut surement la raison de cette main de plus en plus insistante.

L'autre appuya sur la tête de son colocataire fermement, l'amenant à lui. Il sentit les mains de Natsu qui tentaient de le repousser, mais là il voulait l'embrasser, juste ça, encore une fois. Lorsqu'il rencontra ses lèvres une nouvelles fois, il approfondit immédiatement son baiser, ne cherchant pas à faire dans la finesse, sentant la réponse étonnée, bien que désireuse, de son "ami".

Leurs lèvres jouaient entre elles, se contentant pour tout bruit étrange de celui des caisses aux alentours et du rock étranger passant en boucle dans le magasin. Encore une fois, Akira colla un peu plus Natsu contre lui, celui-ci ne semblant pas au bout de ses surprises. C'était dingue à quel point un simple baiser faisait passer tant de sentiments. Le blond, il transmettait de la crainte, mais un désir de répondre tout autant, avec une sorte d'impression d'être dépassé par la situation. Le japonnais ne se contentait pas de rester dans la simplicité, accentuant ses mouvements par endroit, rythmé par l'envie uniquement.

Cependant, ce fut à bout de souffle qu'il durent s'arrêter, Akira manquant de tomber à son tour et Natsu agonisant sous le manque d'air. L'asiatique vint s'essuyer les lèvres du pouce et colla son front à la glace, bien qu'il sache pertinemment qu'il passait pour le plus parfait des crétins. Dans son dos, il entendit l'autre ricaner. Enfin, Akira se retourna vers lui, à peu près rafraîchit par le contact de la glace :

- Arrête de rire, je te signal que c'est toi qui me fous dans cet état.

Natsu haussa un sourcil histoire de bien lui montrer que ce qu'il venait de dire était stupide, puis le grand brun déclara, regardant ailleurs :

- Bon, allez choisit un truc, je veux t'acheter quelque chose.

Il ne laissa même pas le temps de répondre, lui collant d'ors et déjà un cintre avec un t-shirt sou le menton. Il sourit, ça devrait lui plaire ça, ce n'était pas trop extravagant mais il y avait toujours un côté banal qu'il soit ordinaire et dépourvu de forme. Mieux que ses vêtements habituels.

- Mets ça. Ah et change de pantalon aussi, ce sera mieux. Essaye celui-là.

Natsu lui balança un regard de profond ennui, histoire de bien lui faire comprendre que ça le soulait, et il grogna à moité. A moins qu'il eut parlé, allez savoir, de là, ça ressemblait plus à une plainte entre le grognement, la toux et une parole baragouinée.

*Décidément, ce type est irrécupérable... Je veux juste qu'il soit bien habillé et il se plaint...*

Akira put parfaitement constater la "motivation" de son ami, qui se contenta de reposer les vêtements sur un porte manteau, cherchant son t-shirt des yeux. Le grand brun soupira de lassitude, s'approchant derechef de l'adolescent, posant cette fois sa main au bas de l'abdomen du blond qui sursauta brutalement, se cognant au parois de la cabine. L'autre main vint saisir son poignet et le japonais chuchota, un sourire quelques peu sadique pendu aux lèvres :

- J'arriverais à te mettre ces vêtements, que tu le veuilles ou non.

Un regard assassin de la part de son ami suffit à l'inciter à terminer sa phrase :

- Ah, et je saurais te retirer ce pantalon, de gré ou de force. Alors tu vas les mettre ces vêtements ? Je veux t'acheter quelque chose. Et je me fiche que tu en ai besoin ou non.

Natsu soupira, à bout de nerf. Pourquoi fallait-il que ça lui arrive à lui ? Après tout, il n'avait rien fait pour mériter ça ! Il était gentil avec tout le monde, serviable, drôle à ses heures, et il avait déjà assez connu de malheur pour que son esprit soit troublé plus encore. Alors pourquoi, bon sang, le Bon Dieu lui avait envoyé un type comme Akira ? Pourquoi fallait-il qu'en ce moment même, il soit dans la cabine d'essayage d'une boutique étrange, face à un japonais affreusement beau, qui avait actuellement une main posée sur son abdomen frétillant ? Il aurait préféré vivre quelque chose de normal, pour une fois. Rencontrer une fille, sortir avec elle, aller au cinéma, la demander en mariage, avoir des enfants, puis des petits-enfants... Quelque chose du genre.

Si Natsu s'était déjà imaginé dans toutes les situations possible étant petit (cela pouvait aller de sauver le monde jusqu'à ouvrir une boutique de papeterie), jamais au grand jamais il ne s'était cru capable d'être attiré par un homme. Ce n'était pas son genre. Pas du tout. Même si Akira ressemblait à une fille parfois, il n'en restait pas moins munit de tous les atouts propres aux jeunes hommes de leurs âges. Épaules, muscles, sexe... Non, jamais Natsu ne se serait cru capable d'être ainsi attiré par tout ça. Car, même s'il rougissait de pudeur, même s'il râlait par fierté, cette main, cette silhouette, ce visage, il les aurait gardé pour lui s'il l'avait pu.

- T'es complètement idiot de vouloir dépenser ton fric dans des vêtements que je n'utiliserai même pas pour pyjama, souffla-t-il en détournant les yeux de son irréel perfection.

Akira poussa un soupir fatigué, et la main sur l'abdomen de Natsu glissa soudain jusqu'à son jean, qu'il entreprit de déboutonner d'un doigté expert. Natsu retint un cri pas franchement masculin, et s'écria en tentant de dégager les mains baladeuses de son colocataire :

- T'as finis oui, espèce de débile ?! Je t'ai dit que j'en ai assez, je me casse !

Miraculeusement, il retrouva son t-shirt, masqué par tous les autres, à l'instant même où il proclama son départ. Seulement, il n'eut même pas le loisir d'esquisser un geste pour aller le récupérer, qu'Akira était prit d'un grand rire amusé, en continuant de lui baisser son jean de force. Natsu - qui aurait pu faire cuir un œuf sur ses joues cramoisies - essaya de le dégager en lui donnant des coups de pieds, mais cela ne fit qu'aider Akira à lui ôter complètement son vêtement.

Désormais en boxer devant l'intrépide - et mort de rire - Akira, Natsu le dévisageait si furieusement qu'il se faisait, intérieurement, peur à lui même. N'empêche, c'était rare que quelqu'un arrive à l'agacer à ce point.

*Tout ça pour des vêtements, franchement...*

Natsu poussa un long soupir affligé, et se passa une main dans les cheveux, comme pour essayer de réfléchir convenablement à la situation. Il était dans une cabine d'essayage d'à peu près deux mètres carrés, vraiment très près d'un dieu vivant qui l'avait presque violé, en le forçant à se déshabiller. Et pour couronner le tout, la cerise sur le gâteau comme on dit, c'était que Natsu développait peu à peu une incorrigible envie de sauter sur le jeune homme, d'oublier les conséquences, les raisons qui l'empêchaient de le faire, sa fierté.

- J'espère que t'es content maintenant, je suis presque à poil, alors que c'est toi qui est venu essayer des vêtements. Vraiment malin.

Akira rit de nouveau, sa voix cristalline se mêlant au brouhaha déjà présent dans la boutique. Le rock américain qui défilait à la radio était assez fort, heureusement, pour couvrir leur voix ; et personne ne semblait d'humeur à venir les déranger.

Natsu se laissa donc faire, lorsqu'Akira l'embrassa de nouveau, en glissant doucement une main derrière sa nuque. En fait, il n'arrivait pas à se lasser de l'embrasser. Cela devenait même dur de s'en passer. Qui l'eut cru, que ce détestable japonais deviendrait la drogue du pauvre petit orphelin blond...

*Foutus hormones...*

Akira resserra son étreinte, ciblant de la main les zones sensible se l'occidental. C'était dingue à quel point il appréciait l'embrasser. et d'ailleurs, ses mains n'avaient de cesse de s'aventurer dans de nouveaux endroits, quitte à sentir son "ami" se crisper. Ses doigts s'entremêlèrent dans ses cheveux blonds, l'obligeant à approcher encore un peu plus. Le grand japonais s'écarta un instant, afin d'ôter le t-shirt qui ne lui appartenait pas encore, puis il reprit son acte, saisissant l'occasion de sentir de nouveau les courbes du corps contre lui.

A cet instant, il savait que ce n'était pas "correcte" à son étique. Mais à cet instant, il se foutait totalement de celle-ci. Il avait juste envie d'agir selon ses pulsions, comme d'habitude, même si celle-ci étaient tourné vers quelque chose d'autre. Les rythme effréné de leur lèvres lui procurait une sensation étrange dans le bas ventre, sensation qui signifiait quelque chose de très particulier. Il s'en rendit compte, mais était comme hypnotisé par cet échange. Ce fut seulement lorsque sa main se fit un peu trop baladeuse qu'il se prit son action en pleine tête.

Les voix revenaient aux alentours, le rock américain se faisait entendre bien plus, et il y avait aussi le bruit des caisses. Non, il ne pouvait pas se permettre d'être ainsi guidé par ses envies. Surtout ici, dans un magasin bondé. Qui s'avérait être un des préférés d'Akira soit dit en passant. Sa main revint sur le torse de Natsu, en le repoussant gentiment :

- On ne peut pas faire ça Natsu. Pas ici. Tu sais je n'ai pas envie que...

Akira ne finit jamais sa phrase. Car à cet instant, Natsu se jeta littéralement sur lui, s'emparant de ses lèvres a nouveaux, faisant basculer le japonais contre la paroi de la cabine. L'asiatique se cogna la tête contre le bois, tandis que l'occidental semblait prit d'une envie soudaine, ses bras enlaçant fermement le coup du brun.

*Je ne pensais pas qu'un simple baiser aurait eut cet effet...*

Ce fut la chose qu'il se répéta alors que ses jambes glissaient au fur et à mesure, jusqu'à ce qu'il tombe au sol, renversant le blond au passage. Celui-ci se rattrapa à un porte manteau, puis, en voyant la situation embarrassante dans laquelle il s'était mis, il s'écarta brusquement, piquant un fard d'un rouge inimitable, virant presque au cramoisi. Akira se redressa en se grattant la tête, gêné également.

Son colocataire se pinça les lèvres en regardant le sol, sa teinte honteuse montant jusqu'à ses oreilles. Le brun ricana légèrement, en l'observant ainsi, puis il pencha la tête, pour essayer de regarder Natsu dans les yeux. Ceux-ci masqué par un rideau de cheveux, Akira du sérieusement pencher pour entre apercevoir ses prunelles. A bien y regarder, on avait le sentiment qu'il allait pleurer, ses paupières semblaient vouloir se gonfler et ses pupilles brillaient d'un étrange éclat.

- Eh ? Tu vas pas pleurer, hein ?

Pas de réponse, silence totale. Ce fut à cet instant que le brun accomplit un acte qu'il ne se serrait jamais vu faire, même dans le pire film à l'eau de rose. Il passa ses bras derrière Natsu, l'attirant à lui, pour coller sa tête à son épaule. Glissant sa main dans ses cheveux d'un air rassurant.

- Te mets pas dans un état pareil. Et puis si je veux te faire essayer des vêtements c'est que je veux t'acheter quelque chose. Je n'ai pas fait ça pour te mettre à poil, ça me ferait plaisir de te payer quelque chose.

Et aussi d'ajouter une touche d'originalité dans ses vêtements, mais ça, Akira se garda de le dire. Il parcourru des yeux la cabine, tandis que l'autre restait silencieux contre lui. Les vêtements gisaient au sol, enfin, le t-shirt que le japonais souhaitait acheter ainsi que son propre t-shirt et les vêtements de Natsu. Son regard s'attarda sur le miroir, observant sa silhouette enlacer le blond. A cet instant, il eut l'impression d'avoir une expression bizarre. Se voir ainsi, dans un miroir, en train de faire acte qu'il n'aurait sans doute jamais accompli véritablement, ça lui faisait comme une sorte de "retour brutal à la réalité". Comme s'il venait de réaliser que tout se qu'il avait fait était réel, non rêvé.

Sans le vouloir, sa gorge se serra. Oui, tout se qu'il avait fait avec Natsu était bel et bien vrai. Jamais ça ne l'avait autant frappé qu'en cet instant. Avant qu'il ne voit le reflet de lui même enlaçant un élève son lycée. Tout cela était vrai, il l'avait embrassé, consciemment cette fois, il avait un peu trop approfondi un baiser, et là, il serrait Natsu dans ses bras, avec l'envie de lui acheter quelque chose. Ce qui était plutôt étonnant, car Akira avait plutôt tendance à dépenser son argent pour lui même.

Il resserra son étreinte, rapprochant ses avants bras de Natsu. Ses lèvres se posèrent sur son front tandis que sa main caressait lentement ses cheveux. Le retour à la réalité était brutal, mais là, Akira avait encore envie de rêver. Avant de fusionner le rêve à la réalité.

*impitoyable vérité, je te hais*

Serré entre les bras d'Akira, Natsu ne comprenait plus rien. Ce qu'il avait fait, sa réaction, ses envies, ses soudaines pulsions d'impulsivité... Tout ça ne lui ressemblait pas. Ce n'était pas lui. Il avait la sensation d'être pitoyable, consolé par la personne sur qui il aurait du, au contraire, rejeter la faute de ses troubles. Car après tout, Akira était, depuis son entré au lycée, la seule et unique personne qui arrivait sans cesse à troubler son esprit habituellement tranquille.

Il avait emménagé au Japon dans l'unique but de se refaire une vie, de tout recommencer de zéro, avec des nouveaux parents, des nouveaux amis, un nouveau train de vie. Son idéal aurait été de doucement s'accommoder à Kawai City, d'avoir sa petite bande d'amis sympathique et rigolard, éventuellement trouver une petite amis et finir ses études en paix. A croire que cette histoire de "vie normale" lui trottait sérieusement dans la tête lorsqu'il était en compagnie d'Akira. Mais il avait échappé à tout. Son rêve ne s'était pas réalisé, à son grand dam. Il n'avait que deux très proches amis, dont un qui lui plaisait atrocement, avec qui il avait couché, qui l'enlaçait en ce moment même, et qui était un mec. Etait-il devenu fou ? Probablement. Akira et sa folie l'avait contaminé, il n'était plus normal, lui non plus. Il commençait à tomber amoureux de son meilleur ami...

La main d'Akira continuait de doucement glisser dans ses cheveux, tandis que son avant bras le serrait contre lui avec force. Natsu était incapable de faire un geste, pas même de répondre à son étreinte, les bras pendant stupidement le long de ses flancs, ses mains serrés comme des étaux sous le désespoir.

Il se maudissait. Pourquoi fallait-il qu'il s'inflige ça à lui-même ? A Akira ? Il était évident que le brun ne voulait pas de lui, il avait même honte de le trouver attirant. Il essayait de lui acheter des vêtements pour tenter de le rendre plus "stylé" (car, même si le japonais ne l'avait pas dit, Natsu avait très bien compris pourquoi il faisait tout ça), il s'éloignait du blond sans assumer ses élans d'affection, et là il le serrait contre lui pour essayer de consoler un esprit à jamais troublé. Natsu savait tout ça, et même s'il faisait la même chose - ou presque - même si lui aussi tentait de faire taire ses sentiments par ce qu'il en avait honte, l'attitude d'Akira le blessait. Simplement parce qu'Akira, sans être près, comme lui, à aimer un homme, était aussi très penché sur sa façon d'être, sur ce que dégageait naturellement Natsu. Ce dernier, qui s'était fait depuis longtemps à son style vestimentaire hors du commun, ne se basait pas un millième de seconde la dessus pour juger le jeune homme. Akira, lui, y voyait de l'importance. C'était sans doute parce qu'il était fait comme ça, parce qu'il n'y pouvait rien, mais Natsu se disait que si les vêtements arrivaient à avoir de l'importance dans le coeur du brun, alors cela ne servait à rien de s'acharner. Ils n'étaient probablement pas faits pour être ensemble, ils ne vivaient pas dans le même monde. Essayer de se rapprocher lorsque vous êtes deux entités complètement opposées est un pari risqué, et souvent vain. Natsu en avait marre de se battre. C'était trop de confusion, de douleur et d'effort qui ne mènerait à rien. Alors, même s'il avait désespérément envie de rester loger entre ses bras tiède, il prit une grande inspiration et s'éloigna d'Akira, qui détourna rapidement les yeux pour masquer son trouble. En ramassant enfin son t-shirt de base, il l'enfila, et proposa d'une voix faussement joyeuse :

- Tu n'as qu'à m'acheter ce t-shirt là, si tu y tiens tant que ça (il ramassa le bout de tissus bleu qu'il avait essayé quelques instant plus tôt) Comme ça, si un jour il me prend l'envie d'aller me faire de l'argent de poche sur les trottoirs, je saurais quoi me mettre.

Akira fut secoué d'un petit rire, mais ramassa un nouveau pantalon au motifs écossais. Au moment où il allait lui proposer de l'essayer, Natsu ne put retenir le flot de parole, de rancune et de douleur qui glissa de ses lèvres, en quelques mots sèchement prononcés :

- Écoute Akira, je suis touché que tu veuilles absolument refaire ma garde robe, mais moi, je n'ai aucune envie de tout ça. Excuse moi de porter des vêtements dénués d'originalité, moches et banals, que tu te sens obligé de remplacer par d'autres, selon tes goûts. Seulement j'ai ma personnalité, et elle correspond à ces vêtements, dans lesquels je suis à l'aise et qui me plaisent, même si je passe totalement inaperçu aux yeux des gens. Nous ne sommes pas pareil, sur tous les points de vu et surtout sur celui-là ; je n'ai aucune envie de t'imiter, même si ça pourrait t'aider à mieux m'accepter. Si tu as un problème avec mon style, eh bien je n'en ai absolument rien à faire, que tu me juges la dessus m'est égal, même si c'est décevant de ta part. Je suis désolé, et je ne veux pas te vexer, mais je n'accepterais rien d'autre de ta part que ce t-shirt immonde, parce que je ne suis pas une poupée que tu peux habiller selon tes envies.

Stupéfait, Akira le dévisagea sans savoir quoi répondre, tandis que Natsu détournait la tête pour récupérer son propre jean. Même s'il avait agit sous le contrôle de l'impulsivité, il devait avouer que cela lui avait fait du bien. Au moins, Akira était au courant de ce qu'il ressentait maintenant. Restait à savoir comment il allait réagir...

Akira soupira, tournant volontairement le dos à Natsu. Tant pis, s'il ne voulait pas faire d'effort, c'était son choix. Il sentit que l'autre était troublé devant l'action qu'il accomplissait, ramassant son t-shirt ainsi que celui qu'il comptait acheter. Au passage il prit quelques vêtements au hasard, dans ceux qui lui plaisaient le plus, et il enfila veste :

- Dépêche-toi de te rhabiller.

Ce fut les yeux troublés de son ami qu'il dut affronter. Le japonnais constata la surprise qu'il y lisait, comme s(il se rendait compte que, soit il avait raison, soit le fait qu'Akira abandonne si vite le trouble. Ce fut pour cette raison que, malgré ces vêtements empilé sur le bras et l'envie affreusement tentante de le laisser en plan pour lui faire comprendre qu'il était vexé, il se tourna, répliquant de façon amère :

- En effet, je trouve que ton style vestimentaire est banal, et en plus ça ne te mets pas du tout en valeur. Alors peut-être que dans ce que je t'ai proposé, il y avait peut-être l'envie de te relooker. Mais si je n'avais eu que ce but jamais je ne t'aurais payé quoi que se soit. Je suis radin, sauf pour moi. Tu vois, tout les vêtements que j'achète, je les achètent pour moi parce que je n'ai jamais eu envie d'acheter quoi que se soit à quelqu'un d'autre. Alors, désolé d'avoir blesser ton égo, mais c'est la première fois que j'avais envie de payer quelque chose à quelqu'un d'autre que moi. C'est dommage que tu prenne ça aussi mal, tout se que je voulais c'était te faire plaisir. Et je ne connais rien à tes goûts, je me suis donc basé sur les miens pour ça.Encore désolé d'avoir voulu avoir un acte de générosité.

Il s'arrêta encore un instant, attendant que Natsu ait enfiler son t-shirt, puis il reprit, les mots lui brulant la gorge à force de vouloir sortir :

- En fait, ce qui me soule vraiment là dedans, c'est que tu continues à croire que je suis un pauvre abruti coureur de jupon qui mise tout sur l'apparence. Tu n'es pas une poupée que je peux habiller comme je le souhaite, mais moi je ne suis pas une vulgaire figurine en plastique qui s'habille de façon extravagante et n'ayant rien à l'intérieur. Alors, que tu pense ça quand on étais censé être ami, ça ne me vexais pas plus que ça. Mais après tout se qui s'est passé, je me disais que tu aurais peut-être assez de jugeote pour comprendre que malgré ton ordinaire exaspérant tu me plait. Tu pourrais t'habiller en sac poubelle, je voudrais quand même faire se que je veux. Tu m'attires, c'est irréfutable, malgré se que tu dégage, ça à toujours été. Je suis désolé d'être quelqu'un de porté sur l'apparence, mais lorsque je regarde quelqu'un, c'est la première chose qui me vient à l'esprit. Je n'es jamais dit que tes fringues étaient "moches", je trouve seulement que tu ne mets pas en valeur certains points qui sont chez toi vraiment très attirant. Et puisque, de toute façon, tu n'as pas l'air décidé à comprendre se que je ressens, mes conseil t'auraient peut-être aidé à te trouver une petite amie. Mais en fait, tu en trouveras surement une, tout aussi banal que toi, et qui sera aussi pathétique que moi, car j'ai beau être pitoyable pour ma façon de juger les gens, tu l'es autant, voir plus que moi, car tu reste buté dans ta fierté stupide en te disant que tu ne pourras jamais être avec un mec. Bonne continuation dans ta vie ordinaire, si tu me cherche je vais payer mes articles et je rentrerait probablement chez moi après. Et vu que je suis décevant et stupide, je doute que tu veuilles me rejoindre.

Au comble de l'agacement, Akira sortit de la cabine, laissant en plan son "ami". Il se dirigea vers la caisse, déposant ses articles puis son argent. Voilà, maintenant il allait encore agrandir sa garde robe, il y aurait des vêtements qu'il ne mettrait peut-être jamais. C'était quand même pas compliqué de comprendre ça. Quel con ce Natsu ! On pouvait lui répéter trente six mille fois qu'on étais à la limite d'être amoureux de lui, il ne pigeait toujours rien, persuader que le japonais misait tout sur le regard des gens.

C'était à croire qu'il avait toujours eut l'impression qu'Akira s'habillait dans le but d'être remarqué. Quel abruti ! Il n'avait toujours pas compris qu'il était de nature extravagante et qu'il s'habillait pour se plaire à lui même avant de la faire pour les autres. Et puis quoi ? C'était un minuscule blond avec un égo surdimensionné ! Il avait une fierté stupide qui le conformait dans la stupidité de ses dires. Comme si Akira était puéril au point de vouloir totalement métamorphosé Natsu. Non, il estimais juste qu'il ne se mettait pas en valeur. Et avant tout, il avait voulu lui payer quelque chose. Et la seule chose, à ses yeux, qui pouvait faire plaisir, c'était des fringues. En même temps il aimait quoi Natsu ? Les petits plaisir simples de la vie ? Et se faire payer des fringues pas un extravagant japonais qu'il considérait comme pathétique ça ne devait pas faire partie de ses exigences ordinaires.

Ça ne lui arrivait donc jamais de sortir de son train train banalement quotidien ? C'était à croire que non lorsqu'il entendait des discours dans le genre. Et vider son sac n'avait pas arrangé les choses. Natsu avait réussi à l'énerver alors qu'Akira faisait la chose qui le détendait le plus... Exaspérant vraiment.

*crétin crétin crétin*

Le premier était adressé à Natsu, le second à lui même, et le dernier à eux deux. Il le trouvait débile, et se trouvait bête. Et en y réfléchissant correctement, avec du recul, la situation en elle même était stupide. Tout aurait put s'arranger bien plus vite. Mais là il avait surtout réussi à effilocher un peu plus leur relation. Il attrapa son sac et sortit du magasin, dans l'intention de prendre le premier train pour rentrer chez lui. Mais finalement, il décida de s'asseoir, à côté de l'entrée du magasin. Pourquoi il existait cette fichu culpabilité ? Vivre sans remords aurait été mieux. Mais il n'avait pas trop le choix, ne faisant pas partie des personnes pesant leur mots.

Pour une fois, il se sentait vraiment mal. Comme si quelque chose s'était cassé. Comme s'il avait fait une erreur monumentale... C'était comme s'il avait mit fin à une relation à laquelle il tenait. En fait c'était un peu ça. Il se sentait pitoyable. S'il avait agi par pur impulsivité à cet instant, il aurait été jeter ces vêtements à la poubelle, juste histoire de faire un acte pour se venger. Mais là, il se contente de poser la tête entre ses bras. Peut-être qu'il était déjà parti ? Après tout, il était à la caisse à cet instant, trop préoccupé par ses pensées meurtrières. Natsu était peut-être sortit d'un pas énervé, et là, il devait se trouver dans le train pour rentrer chez lui, au téléphone avec May histoire de se plaindre de sa conduite révoltante.

*Qu'est-ce que je suis con...*

Natsu resta ainsi un bon moment, immobile au milieu de la cabine d'essayage encore débordante de vêtements. L'odeur singulière d'Akira hantait encore les lieux, mais le blond se sentait comme vide, abandonné, comme si quelque chose au fond de lui s'était envolé après que l'incorruptible asiatique soit parti. C'était comme si son cœur brûlait, comme s'il se déchirait au fur et à mesure que les paroles d'Akira se répétaient dans sa tête.

Pourquoi fallait-il qu'il soit si perspicace ? Pourquoi fallait-il qu'il ait raison ? Comment faisait-il pour détruire, en quelques mots, toutes les convictions de Natsu ? En moins de vingt secondes, toutes les croyances de l'occidental, tout ce qu'il avait jugé bon de penser, tout ce dont il s'était auto-persuadé avaient été réduits à néant. Akira avait été blessé, parce que Natsu avait joué les idiots, parce qu'il n'avait pas été capable de comprendre quoique ce soit à la psychologie incompréhensible du japonais. Il s'était enfermé dans une bulle protectrice, qui visait à accuser le brun d'être superficiel et sans esprit, simplement pour mieux se déculpabiliser.

Parce qu'Akira avait raison. Il était le plus pitoyable, sous ses airs de petit blondinet innocent. Sans même s'en rendre compte, il s'était innocenté, il avait joué les hypocrites, il n'avait rien été capable d'assumer.

Mais tout ça devait changer. Il ne referait plus la même erreur. Il allait tout recommencer, tout analyser d'une manière différente, pour mieux comprendre Akira, et pour mieux se comprendre lui-même. Après tout, il lui devait bien ça. Akira n'avait jamais fait quoique ce soit qui pouvait déranger Natsu. Il agissait en toute connaissance de cause, et le blond était aussi responsable que lui, si ce n'est plus. C'était lui, après tout, qui l'avait repoussé en l'attirant, qui lui avait démontrer énormément d'affection en refusant pourtant d'admettre ce qu'il ressentait vis-à-vis de lui. Au contraire des apparences, c'était Natsu, le plus égoïste, et le plus fier. Akira avait finit par être honnête... non, avait toujours été honnête, face à quelqu'un qui était même capable de se mentir à lui-même. Oui, il n'y avait pas à dire ; Natsu était pitoyable.

L'esprit chargé de culpabilité, il repoussa tous ses élans de fierté mal placé, et décida d'assumer ses erreurs (si erreur il y avait) en prouvant à Akira qu'il n'était pas quelqu'un de mauvais. Parce qu'il ne pouvait pas le laisser s'en aller comme ça. Parce que l'idée qu'Akira puisse penser à lui, tous le weekend, comme quelqu'un de détestable, stupide et égocentrique lui retournait les tripes. Et aussi parce qu'il savait que deux jours plus tard, où il aurait laissé le brun ruminer sur son compte, plus rien ne serait pareil. Probablement qu'Akira ne voudrait plus lui parler, qu'il sortirait avec quelqu'un d'autre, qu'il ferait comme si rien ne s'était passé. Il l'ignorerait, pour se venger de ce qu'il lui avait fait subir, pour lui renvoyer sa trop grande fierté à la figure. Natsu ne pouvait pas avoir le beurre et l'argent du beurre, c'était les règles de la vie. Il fallait faire un choix ; et il choisissait Akira.

*Bon sang, j'espère qu'il n'a pas déjà prit le train...*

Lorsque Natsu sortit des cabines d'essayage, après avoir sillonné entre les clients abasourdit de voir un type tel que lui dans ce magasin. Mais notre blondinet n'en avait plus grand chose à faire maintenant, de cette boutique, de ces vêtements, de ces regards. Tout ce qu'il voulait, c'était retrouver Akira, et tout lui dire. Absolument tout.

Il arriva près de la caisse. Elle débordait de client, mais aucun superbe brun n'y patientait. Paniqué, il doubla tous les client et s'exclama à l'adresse de la caissière au cheveux rouge :

- Vous n'auriez pas vu un grand type super beau avec un pantalon zébré ?

- Si. Il a payé ses vêtements il y a trois minutes, il vient de partir.

En priant pour qu'Akira n'ai pas eut dans l'idée de rentrer chez lui tout de suite sous l'énervement, Natsu s'élança vers la sortie de la boutique. Il chercha des yeux l'asiatique de ses pensées mais ne le trouva pas. En dernier recourt, il se jeta sur la rambarde qui le protégeait du vide. Miraculeusement, il aperçu alors, au rez-de-chaussée, la silhouette de son ami, qui ralentissait légèrement devant un stand de grigris coréens. Sautant sur l'occasion, Natsu s'élança vers l'escalator situé quelques mètres plus loin, bousculant sans s'excuser tous les gens qui lui bloquaient le passage. Une fois les deux étages descendus, il s'élança vers le petit commerce au centre de la battisse, mais toute trace d'Akira avait disparu.

*Merde, merde, merde, et re-merde ! Il est passé où ce débile ?!*

Tournant sur lui-même comme un imbécile, il finit, enfin, par retrouver Akira, qui s'avançait d'un pas décidé vers les portes de sorties, son sac de vêtements sous le bras. Piquant un dernier sprint, Natsu accouru à sa rencontre, et lui retint le bras alors qu'il était à deux mètres des doubles portes de verre. Akira se retourna vers lui, stupéfait, et Natsu réussit à s'exclamer, complètement essouflé :

- Rappelle moi... de te dire... de marcher moins vite...

Ne prêtant pas attention à la mine de plus en plus surprise du superbe brun, aux visages curieux de ceux qui avait suivit la scène des yeux, ni même au rebut de fierté qui grondait encore en lui, Natsu s'empara du col d'Akira d'une main, glissa l'autre derrière sa nuque, et approcha son visage de celui de l'asiatique pour s'emparer de ses lèvres avec ferveur. Les exclamations outrées, stupéfaites ou admiratives ne l'atteignaient plus. Plus aucun regard ne comptait, si ce n'était celui qu'Akira daignerait porter sur lui à l'avenir. Rien n'était plus important, désormais.

Impossible, improbable, irréel. En fait là, il se demandait vraiment quel était le mot pour décrire ça. Un miracle aurait été trop optimiste, mais comment qualifier quelque chose d'aussi inimaginable ?

Akira était parti au bout d'un moment, se disant qu'après tout Natsu devait être rentré sans qu'il ne l'es vu. Quelle idée en même temps, même dans ses rêves les plus tordus il n'aurait jamais vu Natsu en train de l'embrasser en plein milieu d'un centre commercial...

Une minute... Et les gens ?! Ils étaient en train de les dévisager, leurs collant l'étiquette de deux homosexuel... Le japonnais se sentit blêmir, mais ne bougea pas, figé dans la surprise et à présent la honte. On les regardaient, on les observaient en détail. Certains poussaient des exclamations horrifiées, d'autres faisait discrètement savoir à leurs ami ou accompagnateur qu'un couple gay était en train de s'embrasser impunément. Des vielles dames outrées clamaient qu'ils se donnaient en spectacle. Bref, le centre d'attention était sur eux.

Le cœur battant à un rythme endiablé, Akira compris qu'il n'avait plus le choix. S'il laissait passer l'occasion, c'était fini. Si jamais il repoussais Natsu en lui disant quelque chose du genre "pas maintenant" il n'aurait plus l'occasion d'être avec lui. A croire qu'à force de coucher avec des filles pour se faire jeter il avait fini par en être dégoutté...

Non, Akira n'étais pas gay, ce n'était pas possible. Natsu sortait simplement du lot. Il était tombé sous le charme de ce petit occidental, mais il n'en restait pas moins qu'il était hétéro à la base. Oui, l'anglais avait été comme un aimant, et comme un morceaux de métal, l'asiatique s'était senti irrémédiablement attaché à lui. Sa main glissa sur la joue du blond. Tant pis pour les préjugés et le temps, il essaierai de s'y faire...

Cependant, il s'écarta, pour reprendre sa respiration, sentant également que celui avec qui il avait eu cet échange suffoquerait rapidement. Il avait couru, et en plus, il l'avait embrasser. Et à cet instant, Akira n'avait pas vraiment envie de voir Natsu mourir étouffer par manque d'oxygène, surtout maintenant en fait. Le brun sourit en glissant sa main sur sa joue et ses cheveux. Son index s'égara un instant pour entortiller une mèche, puis il sourit avant de déclarer :

- T'en aura mis du temps, j'ai crut que tu étais partit..

Devant la remarque pertinente de son (petit ?)ami, qui lui signalait qu'il était partit avant lui, l'autre n'eut pas d'autre choix que de dévelloper :

- Je t'ai attendu, puis je suis parti en me disant que tu étais certainement dans le train en lamentant de ma conduite auprès de May...

Il soupira, se réputant qu'il faisait bourdes sur bourdes, puis il réfléchit un instant, avant de reprendre, plus sur de lui cette fois :

- Je voulais m'excuser. A l'avenir, rappelle moi de réfléchir avant de parler.

Le rire de Natsu se fit entendre. Akira avait l'impression qu'ils étaient dans une espèce de bulle, imperméable aux gens, mais pas à la niaiserie. Il tenta de faire partir le côté "film à l'eau de rose" en déposant brièvement ses lèvres contre celles de Natsu. Bon, ça ne marchais pas vraiment, là, il avait l'impression d'être dans une sitcom. Là ou les deux amoureux se seraient retrouvé après une course poursuite dans un centre commercial, car ils s'étaient disputés en manquant de se quitter.

*Mon dieu ! Je suis parti pour jouer dans une série quotidienne pendant dix ans*

Il se ressaisit, faisant partir le rouge qui lui montait aux joues à la fois pour le ridicule et pour les regards braqués vers eux. Sa main vint errer dans ses propres cheveux, l'autre attrapant lentement celle de Natsu. Mais cette fois, il osa enfin entrelacé les doigts, se disant que s'il avait osé l'embrasser, lui même pouvait bien ce permettre ce geste. Son sac de vêtements pendouillant au bout de son bras fus secoué lorsque son colocataire sursauta, par surprise de se contact inhabituel. Encore gêné, le grand brun finit par demander, le cœur battant à un point inimaginable tandis que des bouffées de chaleur le subjuguait :

- Hum... tu veux faire quelque chose ? Tant qu'on est là....

Certainement que Natsu ne s'attendait pas à cette question, attendant certainement une ribambelle de mots. Mais là, tout de suite, Akira n'avait trouvé à dire d'autre que cette question pitoyable..

Natsu n'arrivait pas à déterminer s'il était heureux ou non. En fait, il n'en avait aucune idée. Une partie de lui se sentait incroyablement bien, en se baladant main dans la main avec Akira ; et une autre angoissait, paniquait, repérait chaque visage curieux rivés sur eux, chaque chuchotis indiscrets, chaque insultes haineuses. C'était comme si sa vie venait de basculer dans un autre monde. Un monde qu'il ne connaissait pas, auquel il n'était pas habitué. Lui qui était toujours perçu comme un petit blond timide et discret, que personne ne remarquait, ici il était "le gay" qui s'affichait sans retenu avec son petit-ami au beau milieu d'un centre commercial.

Il savait qu'il n'y avait pas que des gens méchants, autour, qui le dévisageaient. Certains lui souriaient, admiratifs ; d'autres lui accordaient un signe de main, comme pour le qualifié de "compatriote". Certains même les ignoraient, tout simplement. Eux, Natsu les aurait embrassés. Ils étaient les seuls qui lui remémoraient un tant soit peu le monde qu'il venait de quitter, comme une microscopique bulle de souvenir.

Avait-il des regrets ? C'était une bonne question. Il aurait été profondément crétin d'annuler son geste, de reculer, après tout ce qu'il avait faillit perdre à cause de sa lâcheté. Mais... d'un autre côté, c'était affreusement gênant. Lui qui détestait être le centre d'attention, voilà qu'il avait la sensation d'être Marilyn Manson : adulé par certain, haïs par d'autres. Malheureusement, la seconde catégorie était trop importante pour qu'il y échappe - plus encore lorsqu'il s'agissait du centre commercial.

Tandis qu'Akira et lui s'arrêtaient près d'une - autre - boutique de vêtement en plaisantant sur tout et sur rien (il est inutile de dire que les deux adolescents étaient aussi gênés l'un que l'autre), une voix tonitruante s'éleva dans leur dos :

- Alors c'est vous, les pédés du centre commercial !

Natsu fut le premier à se retourner, Akira trop concentré sur un t-shirt intéressant pour faire attention à ce qui l'entourait. Ils étaient quatre. Veste en cuir, du gel plein les cheveux, des piercings sur des endroits improbables du visage, des chaines ou bracelets de forces pendant un peu partout... Bref, ils étaient le prototype même des brutes auxquelles il ne fallait pas se frotter. Par expérience, Natsu avait appris à ne pas se fier à l'allure des gens (d'ailleurs, ce genre de personnes se révélait assez gentils, en général) seulement en cet instant... le premier abord semblait véridique.

- Vous avez rien à foutre là ! Dégagez !

Akira se retourna enfin vers eux et les dévisagea, surpris. Natsu n'arrivait pas à déterminé s'il était méprisant ou en colère. Quoiqu'il en soit, il était conscient que cette petite bande d'homophobe ne venait pas leur proposer une glace. En essayant de garder son calme - pour compenser l'explosif Akira - Natsu attrapa le bras du brun et souffla :

- Viens, on se casse.

C'est alors que le blond fut soudainement tiré vers l'arrière, une énorme main s'agrippant à son bras.

- Eh, tu restes ici quand je te parle, petit con !
- Me touche pas, espèce de...

Mais Natsu n'eut jamais le temps de finir sa phrase. Dans une avalanche d'insultes et de hurlements, le poing d'Akira vint soudainement s'écraser en plein sur le nez du chef de bande, qui lâcha Natsu au même moment en s'écroulant par terre. Désormais coincés contre la vitrine, Natsu et Akira faisaient face aux trois brutes restantes, toutes plus que jamais prêtes à leur refaire le portrait, faisant craquer leurs articulations pour s'échauffer.

*Bon Dieu... quelle journée !*

Akira serra les poings. Il savait qu'il aurait dut se retenir, mais ça avait été plus fort que lui... En voyant ce type le manipuler de cette façon... Pour son style extravagant, l'asiatique avait déjà subit des mauvaises remarques, et il était assez intelligent pour comprendre que fasse à ce genre de brute à la recherche de sang, il n'y avait rien de mieux que de les ignorer. Soit disant que l'impassibilité était la meilleure des protection. Mais quand on avait oublié cette règle, que restait-il ? Affronter ? Ce n'était pas à eux deux qu'ils arriveraient à les confronter.

Habituellement, si Akira voyait quelqu'un manquer de se faire tabasser, même s'il la connaissait, il partait, se disant que ça ne le concernait pas. Après tout, pourquoi chercher des ennuis quand on avait la possibilité de ne pas en avoir ? Pourtant, quand il avait vu Natsu se faire attrapper par cette brute épaisse, il n'avait pas résister à l'envie de le frapper... Après tout, Akira avait participer à de nombreuses bagarres... (a cause de son impulsivité non contrôlée) et pourtant, il avait peur cette fois. Peut-être était-ce parce que leur carrure était impressionnante, ou peut-être parce que cette fois, le japonnais ne pouvais pas démentir la raison de cette agression. Cette fois, c'était des homophobes, pas de vulgaires racailles qui ne supportait pas sa façon de s'habiller. Là c'était des types qui n'aimait pas le voir avec un Natsu, s'afficher comme s'ils sortaient ensemble... Et visiblement c'était le cas. l'occidental avait viré de "ami" à "petit-ami".

Il replaça ses cheveux et chuchota, assez forts pour qu'ils l'entendent :

- Nous allons partir.

Alors que sa main s'avançait d'ors et déjà vers celle de Natsu, un point s'écrasa dans son épaule. Enfin, plus précisément sur son manteau de cuir à fourrure. Le grand brun soupira et tendis son sac de vêtements au blond, qui semblait vraisemblablement paralysé dans un "que faire".

- Tu crois qu'on vas te laisser filer comme ça la tapette ?


*tapette, tapette, il se prend pour qui l'autre con ?!*

Il était au comble de l'agacement à présent. Voir cet espèce de brute le pousser un peu plus contre la vitrine, faisant cogner ses épaules. Salissant son manteau et l'insultant de "tapette". Non vraiment s'en était trop. Il sentait le regard de Natsu peser sur lui, à mesure qu'il le voyait supporter sans réagir, enfin, il stoppa le poing de l'homme et déclara :

- Bon écoute, j'ai pas envie de me battre aujourd'hui, alors t'es sympa, tu remballe ta petite bande et tu dégage de mon chemin avant que je m'énerve.

L'homme rit un instant, se retournant ver ses amis pour répéter les mots d'Akira, lorsque celui-ci abattit son genoux à un endroit précis, lui décollant un crochet du droit d'une violence extrême, avant de se tourner vers les deux autres.

La, le cœur du brun manqua un battement. L'un d'eux tenait le bras de Natsu, et l'autre faisait craquer ses articulation, signe distinctif du "on vas se battre". Il réfléchit un instant. Que devait-il faire ? s'il agissait, Natsu se faisait frapper. Sil n'agissait pas, il se faisait frapper aussi. Conclusion : soit il se faisait tabasser tout les deux, soit l'occidental se faisait frapper et Akira payerait surement sa tentative de fuit, donc ça revenait à la première solution.

Alors qu'il se postait face à celui avec qui il était décidément amené à se battre, une main sur son épaule lui fit comprendre que l'autre s'était relevé.

Natsu regardait la scène avec inquiétude, sachant que 1) Akira commençaient à avoir les nerfs en boule et 2) leur agresseurs étaient très, très, très en colère. Il se décrocha le cou un instant pour vérifier si personne n'était en mesure de les aider, mais tous passaient leur chemin, les dévisageant curieusement, sans jamais chercher à se démener pour les sortir de là. La race humaine était d'une lâcheté et d'un égoïsme sans borne. Mais il ne pouvait pas vraiment leur en vouloir, il n'était pas bien différent des autres.

Devant lui, Akira se faisait pousser en tous sens par les trois gars qui étaient libres de leur mouvement (même si deux d'entre eux avaient le nez en sang à cause du japonais), et tous les quatre se balançaient des insultes coriaces en japonais que le pauvre orphelin anglais avait du mal à comprendre, faute de ne pas avoir été entrainé à écouter ce genre de tournure de phrases, ou ce genre d'accent. C'est lorsque la tête de son amant cogna brutalement contre le mur derrière lui, après qu'il se soit pris un coup d'une violence inouie, que Natsu se décida à bouger.

*Mais merde, qu'est-ce que je fous, moi, à le regarder se faire frapper ?! J'suis pas une gonzesse, je dois l'aider !*

Sous ces bonnes paroles, le petit blond qu'on prétendait innocent se retourna violemment, et asséna un magnifique coup de coude dans le vendre de celui qui lui tenait toujours le bras, suivit d'un crochet du droit qui le projeta au sol aussitôt.

Il eut à peine le temps de se retourner qu'un autre fondait sur lui en braillant il ne savait quoi, mais il l'esquiva avec brio et son genoux vint directement se cogner contre son thorax. Le souffle coupé, l'imbécile s'écroula au sol, et Natsu ne perdit pas de temps en bavardage (de toute manière, avec son incapacité à s'exprimer en "racaille", il aurait plus eu l'air ridicule qu'autre chose) et s'élança vers Akira, toujours un peu amorphe contre le mur. A eux deux, ils réussirent tout de même à repousser les deux dernier - qui avaient, donc, déjà la tronche ensanglantée à la base - et Natsu s'empara de la main du brun pour le forcer à courir, dans l'espoir d'échapper aux rebelles furax.

Et ils se firent courser. Dans tous le centre commercial, dans la rue, ils bousculaient des gens pour éviter de se faire rattraper, tandis que les quatre lourdauds se démenaient pour les ravoir. Soudain, alors qu'ils couraient le long d'une avenue interminable, Akira jeta un oeil dans sons dos et accéléra d'un coup en attrapant la main de Natsu. Sans que ce dernier n'y comprenne rien, il fut projeté de côté et emmené dans une petite ruelle qui débouchait de nouveau sur une seconde avenue. Natsu allait lui signaler que dans ce genre d'endroit, leurs agresseurs n'auraient aucun scrupule à sortir un couteau, mais Akira le tira de nouveau à droite, dans une minuscule impasse excessivement sombre. En posant un doigt sur les lèvres du blond, il lui intima de se taire, et ils s'enfoncèrent tous deux jusqu'aux bout de l'impasse.

Natsu savait que si les quatre idiots les trouvait, c'en était fini d'eux. Ils pouvaient faire leur adieux à se monde, ou bien prier pour s'en sortir avec seulement quelques membres cruellement découpés au canif. A cette pensée, son rythme cardiaque tambourina plus encore dans sa poitrine, et il préféra fermer les yeux lorsque les pas de leurs agresseurs raisonnèrent près d'ici.

- Ils sont où les deux gros pédés ?! T'es sûr que tu les as vu passer par ici, You ?

- Ben ouais... mais ils ont du continuer sur l'autre avenue, ces enfoirés !

Il y eut encore quelque agitation, et Akira resserra sa poigne autour de Natsu, probablement parce que les quatre brutes passaient juste devant leur cachette. Il y eu un silence qui sembla durer une éternité, puis une voix, que Natsu reconnu comme être celle du chef de la bande, lança :

- Appelez des potes, on va les retrouver ! Qu'ils les cherchent dans toute la ville !

Et enfin, ils s'éloignèrent, en donnant coups de téléphone sur coups de téléphone, et passant leurs nerfs sur toutes les vitres qu'ils trouvaient. Natsu rouvrit les yeux et Akira s'approcha un peu de la lumière, pour vérifier s'ils étaient bien partit d'un œil inquiet.

En voyant son visage, Natsu eut comme une bouffée d'inquiétude, qui ne lui était pas venu à l'esprit plus tôt. Akira avait le nez en sang, son visage était ruisselant d'un mélange de sueur et d'hémoglobine, et ses cheveux toujours si bien coiffés bataillaient furieusement sur son crâne. Lorsqu'il fut sûr d'être en sécurité, le brun poussa un puissant juron et porta la main à sa bouche, d'où s'écoula une gerbe de sang qui déstabilisa un peu Natsu.

- M... merde, il faut t'emmener à l'hosto, Akira !

Le superbe japonais sortit un paquet de mouchoir de sa poche, s'essuya le visage avec, et tenta de calmer un instant l'hémorragie. Lorsque Natsu prit son téléphone dans le but d'appeler une ambulance, Akira fut parcouru d'un soudain élan de "tendresse", et attrapa la chemise du blond pour brusquement approcher son visage vers lui. Sans un mot de plus, il plaqua ses lèvres contre celle de l'orphelin ahurit qui, néanmoins, ne chercha pas vraiment à se débattre.

*C'est vraiment ma journée...*